Expression de la Minorité Juillet 2025

CLASSEMENT « VILLES OÙ IL FAIT BON VIVRE » : UNE ARNAQUE
BIEN EMBALLÉE

Dans son dernier édito du BS N°36, notre maire se réjouissait, encore cette année, de voir notre ville classée en 2025 en 2eme position dans le fameux palmarès des « villes où il fait bon vivre ».
Chaque année, des centaines de communes se réjouissent de leur position dans le classement des « villes et villages où il fait bon vivre », largement relayé.
Mais que vaut réellement ce palmarès ? Pas grand-chose, sinon un bel outil de communication car pas le moindre
Boucalais n’a été consulté. Derrière cette opération se trouve une association à l’intitulé prometteur, présidée par Thierry Saussez, ex-communicant politique proche de Nicolas Sarkozy, épaulé par son fils Alexandre, à la tête de plusieurs sociétés… Ce microcosme gère à la fois l’association, la vente du « label » et même la communication du « Printemps de l’optimisme », autre création maison.
Le classement repose sur un sondage en ligne mené auprès de 1 010 personnes, avec des critères très généraux (qualité de vie, sécurité, transports…), auxquels sont attribuées des notes issues de données publiques. Mais le système de notation privilégie les communes proches des équipements : 100 points si un service est sur place ou a proximité, zéro au-delà de 15 à 60 km. Autant dire que les zones rurales, montagneuses ou éloignées sont mécaniquement défavorisées, quelle que soit la réalité vécue par les habitants alors que celle proche d’agglomérations équipées, comme la nôtre, sont favorisées. Jugez plutôt :
En 2025 (le classement sur le département le 64 est le suivant)
Boucau : 2 eme place sur le podium (dans la tranche de population 5000-10 000)
Bidart : 1ere (dans la tranche de population 5000-10 000)
Guéthary : 1ere (dans la tranche de population 500-2 000)
Biarritz : 1ere (dans la tranche de population 20 000 50 000)
Bayonne : 1 ere (dans la tranche de population 50 000 – 100 000)
St Jean de Luz ; 1 ere place (dans la tranche de population 5000-10 000)
Comme vous les voyez, comme à « l’école des fans » … tout le monde a gagné … c’est magique !
Cerise sur le gâteau : les communes bien classées sont invitées à exploiter ce « label »… contre paiement à une
société privée liée à l’association. Une belle opération commerciale sous couvert d’une démarche « associative ».
Les élus, les Boucalais, les collectivités n’ont pourtant pas besoin de ces classements biaisés pour analyser
objectivement leur territoire. Les données publiques sont accessibles librement, via l’Insee ou data.gouv.fr.
Et le vrai « bien vivre » ne se mesure pas à coups de labels, mais dans la réalité quotidienne des habitants.

DÉBAT SUR LE PLAN LOCAL URBANISME INTERCOMMUNAL (PLUI) : UN PROJET HORS-SOL POUR BOUCAU – L’EXEMPLE D’UN URBANISME AVEUGLE

Il est temps de le dire sans détour : le projet de PLUi présenté pour la commune de Boucau est une coquille
vide déguisée en plan stratégique.
D e r r i è r e l e s g r a n d e s p h r a s e s e t l e s s c h é m a s standardisés, c’est un mépris manifeste des réalités
locales qui s’impose. Ce document, censé orienter l’avenir de notre territoire, semble n’avoir été pensé ni pour Boucau, ni avec Boucau.

Une sobriété foncière de façade

Les 60 hectares “requalifiés” en zones naturelles ou agricoles ? À peine une opération de communication. Ces
terrains étaient déjà inexploitables, peu viabilisés, voire inaccessibles. Un faux effort écologique, pendant que
l’on ouvre simultanément 6 hectares à l’urbanisation sans justification cohérente. Pourquoi Le Beyrié ? Pourquoi La
Lèbe ? Où sont les études indépendantes ? Les critères environnementaux ? Rien. Des cases à cocher, pas un
projet réfléchi.

    Logement social : vers la saturation sociale

    Quand les obligations atteignent 70 % de logements s o c i a u x d a n s c e r t a i n s s e c t e u r s , o n d é p a s s e l e
    volontarisme. On tombe dans l’idéologie arithmétique, d é c o n n e c té e d e l a c a p a c i té ré e l l e d e B o u c a u à
    accueillir dignement, à garantir la mixité sociale, à offrir des services publics adaptés. Ce n’est plus un plan
    d’urbanisme, c’est un diktat administratif.

    Patrimoine : des promesses en trompe-l’œil

    109 bâtis recensés, 60 arbres classés, des “espaces verts protégés”… Tout cela semble séduisant, jusqu’à ce qu’on
    découvre que les mesures sont non contraignantes, indicatives, donc inapplicables. Une protection “à la
    carte” qui cèdera à la moindre pression foncière. Loin de sanctuariser notre cadre de vie, le PLUi l’expose à la
    spéculation.

    Densification : l’injustice spatiale

    Les règles de densités ont appliquées de façon parcellaire, sans transparence ni équité. Certains quartiers seront préservés , d’autres livrés à une densification ni contrôlée. Ré s u l t a t : f r u s t ra t i o n , incompréhension, contentieux en série. Où est la justice territoriale ? Boucau mérite mieux qu’un zonage opaque.

    L’obsession de la voiture ignorée

    R i e n – a b s o l u m e n t r i e n – s u r l a ré d u c t i o n d e l a place de la voiture dans la commune. Aucun plan de
    stationnement, aucun schéma cyclable. Où sont les connexions interquartiers ? Les pistes autour des écoles
    ? La transition écologique devient un simple slogan, vidé de sa substance. Une fois encore, Boucau est oubliée.

    Gare de Boucau : une non-vision stratégique

    La gare est totalement absente du PLUi. Un scandale. Alors qu’elle se trouve sur un axe régional majeur, qu’elle
    pourrait devenir un pôle d’échange vital, elle n’est même pas évoquée. Refuser d’intégrer la gare, c’est saboter une
    opportunité de désenclavement, c’est condamner les habitants à rester captifs de la voiture.

    Mobilités douces : des promesses creuses

    La fameuse “Ronde des Forêts” ? Un simple trait sur le papier. Pas d’étude, pas de calendrier, pas de budget.
    Sans coordination avec les autres réseaux de transport, ce projet restera une intention vaine, un ornement
    rhétorique dans un plan bureaucratique.

    Navette fluviale : vision durable sacrifiée

    Même mépris pour l’escale fluviale de Boucau. Aucune mention. Aucun lien avec les réseaux existants. Aucun
    projet de connexion avec les bus ou le tram. Ce qui pourrait être un modèle de mobilité intermodale devient… un oubli, une ligne blanche sur une carte sans imagination.

    CONCLUSION : UN PLUI GÉNÉRIQUE POUR UNE VILLE UNIQUE ? NON MERCI !

    Ce plan, conçu loin de Boucau, reflète une logique technocratique, déconnectée du terrain, aveugle à nos
    besoins. Il impose, il standardise, il efface. Ce n’est pas un projet d’avenir, c’est un risque pour notre équilibre, notre
    identité et notre autonomie. Il faut exiger sa révision en profondeur avant son adoption.
    Boucau mérite un urbanisme sur-mesure, pas un copier-coller intercommunal.

    Groupe Boucau Génération Avenir : Dominique LAVIGNE – Marie Ange THEBAUD – Christophe MARTIN
    Hélène ETCHENIQUE – Fréderic BILLARD – Martine BECRET – Jérôme RANCE